SOPHIA - 'HOLDING ON / LETTING GO' REVIEWS


HUMO (29.09.2021, by Jeroen Maris)
Er spreekt treurnis uit de liedjes op ‘Holding On / Letting Go’, natúúrlijk spreekt er treurnis uit de liedjes. Robin ProperSheppard is geen danser. Maar het heeft er alle schijn van dat de frontman van Sophia heden al eens domweg ontroerd naar iets donzigs staat te kijken. Dat leid ik tenminste af uit de bedaagde melancholie van ‘Undone. Again.’ (had van Ryan Adams kunnen zijn), ‘Avalon’, ‘Alive’ en ‘Road Song’ (zou ProperSheppard Girls in Hawaii kennen?) Het zijn lekkere spruiten, waarop zijn groep – met daarin de Belgische coalitie Sander Verstraete, Jesse Maes en Bert Vliegen – een warmsubtiele stempel drukt. En wanneer de hond van de leiband mag, springt die meteen in de sloot: het vuig rockende ‘Strange Attractor’ is een corrigerende tik, ‘Prog Rock Arp (I Know)’ hint naar het tweede uur van Duyster, en ‘We See You (Taking Aim)’ is een rochel op het broekpak van het ploertige kapitalisme. Zelfstandig stappen zit er nog niet in voor het geluk van ProperSheppard, maar het heeft wel al babysokjes aan. 4/5


Het Belang Van Limburg (26.09.2020, by Gunter Jacobs)

Al vijftien jaar borduurt Robin Proper-Sheppard met zijn groep Sophia voort op de cultfaam die hij in de prille nineties met The God Machine zaliger heeft verworven. Aanvankelijk vond de uitgeweken Amerikaan zich in droefgeestige, verstilde liedjes, maar geleidelijk duldt hij weer licht en noisy gitaren. Op Holding On / Letting Go omringt Proper-Sheppard zich met Belgische muzikanten (leden van Hyposchristmasstreefuzz en Teen Creeps) en saxofonist Terry Edwards (Nick Cave, Tom Waits, PJ Harvey). Sierlijk en beheerst laveert die configuratie tussen akoestisch en elektrisch. Weinigen laten intieme songs zo mooi aanzwellen en openspatten. Acht platen ver is Sophia allerminst uitverteld. 8/10


Obskure.com (28.09.2020, by Stephän Cordary)
Autant l’annoncer tout de suite, nous vouons depuis près de 25 ans (sortie de l’album Fixed Water) une admiration sans bornes à l’artiste et capitaine du vaisseau Sophia, Robin Proper-Sheppard. Notre avis pourrait donc être (très) légèrement biaisé et peu importe au fond, l’essentiel étant de donner envie à certains de nos lecteurs d’écouter cette nouvelle production, Holding On / Letting Go. Robin Proper-Sheppard a toujours basé ses albums sur le cours de sa vie, narrateur d'une existence faite de perte d'amis chers, de tumultes relationnels, de désillusions amoureuses. Les albums ont souvent été sombres, enfantés dans la douleur d’une séparation, d’un abandon, d’une rupture rarement consentie par les deux parties. Le degré de noirceur des albums disait souvent en filigrane la violence intrinsèque de la séparation et l’état de dévastation qui pouvait s’en suivre. Pourtant, on n’a jamais ressenti de misérabilisme, d’apitoiement ou d’égocentrisme dans aucun des disques de Sophia. Au contraire, l’artiste s’est toujours livré avec une pudeur véritable, nous contant dans ses chansons un voyage sentimental troublant, touchant et sensible. Holding On / Letting Go est une nouvelle étape dans la vie de Robin Proper-Sheppard et semble être un moyen d’exorciser sa quasi incompatibilité avec le bonheur. Épuisement sentimental, pointe d’amertume, Robin reconnaît lui-même être lassé de ce combat ordinaire qui incendie ses relations ("It’s just a game I’m getting tired of playing"). La question de l'intime, l’anéantissement face aux conflits, la fuite font le terreau de son œuvre. Paradoxalement, l’artiste dit en chansons son empêchement viscéral à l’expression des sentiments ("I’m sorry for the things I could never say" dans "Wait"), reconnaît sa difficulté pour l’engagement mais prend acte qu’il n’est pas toujours seul en cause puisqu’il déclare "we’re both just afraid". Le constat des torts partagés permet sans doute d'assumer moins cruellement une issue trop prévisible.
Certains albums par le passé avaient semblé atteindre un degré de tristesse tel que l’artiste semblait lui-même surpris de se relever, malgré tout. Dans Holding On / Letting Go, les lignes semblent moins unilatérales et plus nuancées. Il y a comme un schéma conscient d’expression de la dualité tout au long de l’album à commencer par son titre, que ce soit au niveau des textes comme de la musique. Robin semble ici tirer un bilan sur son aptitude au malheur. Le superbe titre introductif "Strange Attractor" dresse cette idée que l’attraction originelle entre sexes serait du domaine de l’irrationnel, que cette attirance peut tout aussi bien engendrer une répulsion, que tout compte fait, ce ne serait qu’une des prodigieuses conséquences du fameux effet papillon. Le pessimisme émotionnel est moins de mise ici et l’amour paraît pouvoir continuer à exister sous une autre forme, celle d’un soutien indéfectible, de l’affection d’une âme sœur vers qui se tourner quand tout s’effondre ("Undone.Again"). Le monde intérieur est un chaos, le cœur saigne, la douleur sourde détruit tout sur son passage, mais pouvoir se tourner vers quelqu’un lorsqu’on est en lambeaux permet d’espérer en la nature humaine ("She said call me when your heart is empty"). La consolation aide à survivre aux décombres. Robin semble plus serein : le constat des ses échecs, de ses contradictions pesantes, du tiraillement infini de ses sentiments est passé en revu. Toutes les hostilités, les affrontements et les déchirures sont-elles réellement irrémédiables ? Dans "Gathering the Pieces", on dirait que l’artiste se plait à entrevoir une lueur d’espoir et que les relations ne sont pas nécessairement vouées à la débâcle.
Au niveau musical, Sophia joue indéniablement dans le registre de l’ouverture, de la réinvention, à dose probablement homéopathique mais évidente. Il s’agit d’aller de l’avant, toujours, ne jamais se reposer sur ses acquis. De l’acoustique des origines, Robin a tiré le projet vers plus de diversité. Les guitares saturées ont toute leur place ici ("We See You (Taking Aim)"), apportant une énergie et une urgence à un titre qui relève quasiment du cri de rage, du manifeste politique ("Now we know the Ennemy"), assez rare pour être souligné. Robin s’est entouré pour cet album, outre du très bon batteur, présent depuis l’origine, Jeff Towsin, d’excellents (jeunes) musiciens belges, Sander Verstraete (basse), Jesse Maes (guitare) et Bert Vliegen (synthés). Ce collectif, qui donne vie à Sophia sur scène, délivrant des sets à la fois d’une violence sonique inouïe et d’une finesse infinie lors de morceaux nécessitant de la respiration apporte à ce nouveau disque des trouvailles précieuses. À côté de moments d’une belle puissance (les fins de "Road Song" ou de "Wait") et d'autres plus intimistes, le titre "Alive" est habillé d’un saxophone surprenant mais loin d’être incongru. Ailleurs, on entendra du Moog ou de la flûte. Sophia fait preuve d’audace, on ne saurait lui reprocher. L'album se clôture sur un titre d’une beauté crépusculaire nous laissant transporté. La production générale est énorme, l’attachement de Robin à la pureté du son n’y étant pas étranger. Holding On / Letting Go est un album remarquable, au même titre que sa pochette inspirée de l’artiste allemande de la période Bauhaus Gertrude Grunow, qui avait établi des relations entre le son, la couleur et le mouvement. Robin et ses acolytes nous emportent dans une odyssée sensorielle permanente, oscillant entre le calme et la tempête, le frontal et le transversal, la noirceur et l’espoir. Ils nous font traverser de nombreux états en lien avec la polychromie majestueuse de la pochette. La mélancolie, la tristesse imprègnent l’œuvre mais ne l'empêchent pas. La vie, l’amour ne se résolvent pas ; ils se traitent au quotidien, par des actions marginales, d'insignifiantes avancées, des faux pas parfois salvateurs. La musique de Sophia reste la meilleure des thérapies, une prouesse transformant le tragique en beauté, l'abandon en désir, l'effroi en ivresse. Well done. Again. 95/100


Sunburnsout.com (23.09.2020, by Benjamin Berton)

On y va comme on entrerait dans une cathédrale. Le regard balaie d’abord le dallage, rustique et poli par le passage, puis s’élève pour prendre la mesure du décor : les voûtes hautes et découpées, le vitrail coloré au bout du monde et l’autel qui déborde d’accessoires, nu et empli d’une étrange présence qu’on espère plus qu’on ne la ressent. L’impression de majesté et de grâce vient avec cette pochette, ces ronds de couleur qui rappellent les couleurs du vivant mais aussi celles qu’utilisent les peintres pour donner vie à un monde de fantasmes et de souvenirs. Elle se prolonge avec l’ample et magnifique Strange Attractor qui ouvre le nouvel album de Sophia. On croit d’abord être confronté à une ouverture instrumentale, inquiète et imposante, avant que Robin Proper-Sheppard n’ouvre grand les bras et ne nous témoigne, de sa bienveillante indécision. De quoi le monde est-il fait ? Quelle en est la substance profonde ? Quelle place occupe-t-on en son sein ? Le grondement des guitares électriques soutient un questionnement métaphysique énoncé de la plus belle et de la plus explicite des manières. As We Make Our Way (Unknown Harbours) était en partie le disque de la contemplation, le disque des réponses. Holding On/Letting On est le disque des questions, du doute et de l’indécision. Le monde est déposé à nos pieds d’emblée. Tout est dénoué et défait. Undone. Again. en expose le désordre, l’apparence dévastée avec un aplomb qui impressionne. Le narrateur contemple le champ de ruines sans trembler et avec la sérénité apportée seulement par son “ancre” amicale, la femme parmi les femmes, qui est là depuis toujours. On retrouvera cette figure tout du long, à la fois ancienne maîtresse, devenue confidente, mais aussi figure-miroir du fan fidèle et qui justifie, par son amour et son attachement, la vie qui continue malgré tout. Holding On/ Letting On est un disque plus costaud et ferme que le précédent, disque mouvant et marin. Il s’en dégage une force irrésistible, terrestre, soutenue par un groupe resserré et qui a fait ses armes en tournée. La puissance des guitares agit comme un réconfort sur le chanteur et comme un baume pour transformer le tourment en tourmente. Lorsque le chanteur se tait sur Wait, les doutes s’éteignent et laissent place à un final musculeux et viril. La beauté de l’album repose sur la façon dont l’écriture musicale vient contrecarrer et neutraliser la propension à la détresse et à l’explosion du chant. Entre le sax mélancolique d’Alive, la production ultra classique, s’infiltre un formidable appétit de vivre, élémentaire et primitif. Plus le temps passe et plus l’expression de Proper-Sheppard est claire et limpide. L’amour passe de l’une à l’autre, comme le feu se propage, transmettant dans un présent étiré jusqu’au ridicule (le solo de sax en fond), des particules de bonheur absolu. Tout est ici affaire de tempo, comme si en ralentissant à l’extrême la manière dont la chanson se développe, on laissait aux protagonistes la chance d’arracher quelques satisfactions à l’infortune. Alive est une chanson vivante qui défie la mort le temps qu’elle dure. L’étirer n’est pas seulement une nécessité, c’est le seul moyen de survivre et de respirer encore. S’impose au fil des chansons, par delà la beauté des titres, ce sentiment troublant de faire face à un disque qui, par delà le cours du monde, maintient en vie et permet de s’accrocher aux branches. L’ivresse qu’on peut ressentir à l’écoute de Holding On/Letting On est à l’image de son titre, comme un sentiment de vie ou de mort, un choix entre deux états : s’accrocher ou laisser filer. En mode alternatif et sans qu’il s’agisse tout à fait d’un choix entre la défaite promise ou un triomphe hypothétique. S’accrocher ou laisser filer. This is the question. Proper-Sheppard est comme le chat de Schrödinger : il est enfermé dans une boîte et on ne sait pas dans quel état il se trouve. Les deux à la fois ou ni l’un ni l’autre. Il faudrait soulever le couvercle pour vérifier. Mais on sait que le simple fait de l’écouter/le voir peut affecter l’état dans lequel le chat/le chanteur se trouve… Il n’y a pas d’autre solution dès lors que d’écouter à nouveau et de laisser l’hésitation nous gagner. Gathering The Pieces est un bon exemple du basculement qui s’opère ici en permanence. Ramasser les pièces est-il seulement possible ? Est-ce qu’en faisant ça on contemple le désastre ou est-ce qu’on le répare ? Est-ce un geste triste ou heureux ? Là où le précédent album du groupe paraissait prendre partie, parfois dessiner un espoir, laisser entrevoir une lumière, un bout de ciel marin, Holding On/Letting On nous laisse comme suspendu entre la beauté et la vie, entre la mort et l’amour. Il n’y a rien à en tirer. C’est ce territoire de l’indécision et de l’entre-deux qu’explore le disque d’une manière extraordinaire. Le sens qu’on peut trouver ici à ces points de passage, ces lignes fines : Avalon, Road Song. La vie est un sas, un transit. Proper-Sheppard est un funambule. Il tombe et se rattrape. Il se rattrape et ne tombe pas. Il dérape et il flotte. La souffrance est un marqueur du temps qui passe, l’amour, même moribond, la main qui empêche de glisser dans le précipite, qui retient et qui caresse. “Cant you see this hold you have on me/ Cant you see this hold you have on me/ Even if it hurts i couldnt leave.“ Holding On/ Letting On n’est pas pour autant un manifeste de haute philosophie ou de théologie séculière. C’est un album de rock rudimentaire, un disque accessible et au son parfois mainstream. Le plus direct, lourd et simple qu’a jamais composé le groupe sûrement. Days est un joli tube FM. La profondeur de champ est ajustée pour plaire à toutes les oreilles et le titre presque ordinaire. Sophia réalise par intermittence son rêve de normalité, d’inclusion dans un quotidien qui n’est certes pas reluisant mais qu’on supporte plus qu’il n’accable. Sur la route (Road Song), les sentiments s’effacent et l’on ne fait qu’accélérer et s’aveugler. La rythmique l’emporte et accompagne la montée d’un questionnement frontal et finalement plus convenu qu’à l’ordinaire sur le sens de la vie. On retrouve cette volonté d’aller droit au but et de se confronter avec une certaine simplicité aux enjeux portés par l’existence dans le tonitruant, We See You (Taking Aim). D’aucuns diront que Proper-Sheppard renoue ici avec la violence de ses premières années au sein de The God Machine. Ils n’auront pas tort. C’est cet air là, hargneux et incisif, brûlant et électrique qu’on respire à nouveau, mais avec quelques décennies de plus. On avait vu repointer quelques chansons de cette autre époque sur le set de la dernière tournée. Le groupe est taillé pour ça et on est ravis de retrouver cette forme (rarissime) de philosophie à coups de marteau qui caractérisait les Américains. Holding On/ Letting Go ne fait pas dans la dentelle et s’inscrit ainsi dans une différence de ton assez nette avec l’album précédent. L’irruption de cette colère sonique rend le disque un poil moins cohérent esthétiquement que le précédent, plus hésitant et chaotique mais aussi plus sensible et riche d’une certaine façon. Sophia met les choses au clair et décrit un état qui n’est plus seulement apitoyé mais aussi bagarreur, songeur et versatile. Holding On/ Letting On est un autre genre de chef d’œuvre que As We Make Our Way, ambivalent et moins directif, un chef d’oeuvre à double face qui ne conclut rien mais constitue la plus belle introduction qu’il soit possible de façonner pour aborder le monde qui vient. Celui dont le disque parle bien entendu mais aussi le monde de maintenant, avec lequel il s’entrechoque. “Call me when your sky is falling. I’ll be the last one standing.” Robin Proper Sheppard est le Connor Mc Leod du rock indépendant. Il ne peut en rester qu’un. Tous les autres auront la tête tranchée. Venu. Défait. 95/100


Soundsandbooks.com (23.09.2020, by Gérard Otremba)

Erneut erfüllen Sophia die hohen Erwartungen
Endlich erscheint auch dieses Album. Diese ganze Corona-Pandemie macht eine schon ganz kirre. Ursprünglich für April geplant, verschob sich die Veröffentlichung coronabedingt um fünf Monate nach hinten. Sehr ärgerlich, weil die Erwartungshaltung an ein Sophia-Album natürlich eine große ist und man die Albumveröffentlichung herbeisehnt, die selbstredend nur in haptischer Form die einzig echte ist. Immerhin gab es keinen wochen-, oder gar monatelangen Split zwischen digitaler und haptischer Veröffentlichung, eine mithin ärgerliche Strategie, die momentan immer häufiger zu beobachten ist. Aber für die Verschiebung kann Robin Proper-Sheppard ja nichts.
Sophia sind wieder eine Band
Sophia Holding On Letting Go Cover The Flower Shop Recordings Der Mastermind hinter dem Moniker Sophia hat für „Holding On / Letting Go“ zum ersten Mal seit dem Debüt „Fixed Water“ von 1996 eine echte Band um sich geschart. Neben Schlagzeuger Jeff Townsin und Bassist Sander Verstraete, die bereits auf dem letzten Album „As We Make Our Way (Unknown Harbours)“ mit von der Partie waren, sind diesmal noch Gitarrist Jesse Maes und Keyboarder Bert Fliegen mit an Bord. Zu welcher Anmut der in San Diego aufgewachsene und mittlerweile in Berlin lebende Proper-Sheppard dem Indie-Pop verhelfen kann, hat er mit dem im März erschienenen und bei Sounds & Books als Song des Tages vorgestellten Vorabtrack „Alive“ gezeigt. Eine elegische und sinnliche, vom sehnsüchtigen Saxophonspiel Terry Edwards‘ geprägte Ballade, die einen in Schwermut versinken lässt.
Ein Indie-Hit als As
Fast führte er uns damit auf eine falsche Fährte, beginnt die Platte doch mit 80er-Future-Synthie-Sounds, bevor nach einer Minute verzerrte Gitarren das Kommando im Opener „Strange Attractor“ übernehmen. Im Verlauf des Tracks verwischen die Grenzen zwischen Indie-Pop, New Wave und Postpunk zu einem pulsierenden und gleichzeitig verträumten und transzendentalen Trip. Wo sich im Eröffnungssong eine filigrane Melodie noch herauskristallisieren musste, übernimmt sie mit akustischen Gitarren beim anschließenden „Undone. Again“ die direkte Führung. Catchy, aber die melancholische Stimmung bleibt. Die sich durch die fast kosmischen Exkurse „Wait (I’m Sorry)“ und „Gathering The Pieces“ verstärkt. Mit dem eingängigen „Days (As Time Slips Away)“ hält das Album noch einen überaus charmanten Indie-Hit als As in der Hinterhand. Zum Ende ändert sich jedoch das Blatt und es dominiert wüster Indie-Rock („We See You (Taking Aim)“ sowie sanft progressive Klänge in „Prog Rock Arp (I Know)“. Einmal mehr haben Sophia die hohen Erwartungen erfüllt.


Plattentests.de (29.09.2020, by Jennifer Depner)

You say goodbye / I say hello
Jetzt mal ganz ehrlich: Gibt es überhaupt etwas Besseres als Seefahrer-Romantik? Da schreibt sich die Leinwand-Liebesschnulze doch von ganz alleine. Ein raubeiniger und stets grummelnder Kapitän, der zwar mit dem Meer verheiratet, aber ja doch eigentlich sein Leben lang nur auf der Suche nach einem besonderen Menschen ist, für den er dauerhaft an Land anlegen würde. Sonnenuntergänge am Horizont, die das Wasser zum Glitzern bringen. Schaukelnde Wellen, ein sternklarer Himmel bei Nacht inmitten endloser Weite. Hach! Mit ihrem passend betitelten letzten Album "As we make our way (Unknown harbours)" von 2016 schufen Sophia quasi den Soundtrack zu dieser nautischen Lovestory. Vier Jahre später knüpfen sie glücklicherweise genau dort an, wo sie einst aufhörten. Mit "Holding on / Letting go" verlässt das Kollektiv rund um Mastermind Robin Proper-Sheppard den eben noch heimischen Hafen nämlich wieder und setzt die Segel ins Ungewisse. Der Name ist Programm: Ganz so einfach fällt der erneute Aufbruch trotz allen Fernwehs nicht. Proper-Sheppard, irgendwie selbst so ein dauerhaft umherziehender Nomade, der bereits seit einiger Zeit mehr in Europa als in seiner US-amerikanischen Heimat lebt, trumpft hier abermals mit seiner größten Stärke auf: Zwischen Melancholie und Hoffnung schwanken die zehn Stücke, und selbst kraftvolleren Songs wie der Single "Undone. Again." oder sogar dem überraschend brachialen "We see you (Taking aim)" liegt eine gewisse Zerbrechlichkeit oder auch Sensibilität zugrunde. Nein, ein Abschied für immer scheint das hier nicht zu sein. Zu warmherzig tönt das fantastische "Days", zu hartnäckig sträubt sich "Road song" trotz aller offensichtlichen Zeichen gegen das Aufgeben: "Why are we always our worst enemies? Aren't there better things for us to be fighting?" Fast schon eine Kunst für sich ist dieser innere Zwiespalt, die Sophia mittlerweile vollkommen für sich eingenommen haben und wegen der sich so mancher Fan wohl überhaupt erst in die Band verknallt hat. Das tröstet sogar über den nervigen Umstand hinweg, dass der Veröffentlichungstermin von "Holding on / Letting go" aufgrund der Coronavirus-Pandemie gleich zweifach verschoben werden musste. Möglicherweise ist genau das aber auch ein klassischer Fall von Licht im Schatten: Eine Band für den Sommer waren Sophia wahrlich noch nie, dieses mittlerweile achte Album wurde jedoch förmlich für die dunkleren, kälteren Tage geboren. Nicht, weil es selbst unbedingt von dieser Beschaffenheit wäre, sondern vielmehr, weil es ein wenig Licht und Wärme spendet: "Alive" ist der vertonte Kuss am Bahnhof, der den Schmerz des Abschieds zu lindern versucht, "Avalon" der sehnsuchtsvolle Blick aus dem beschlagenen Fenster, die Umarmung am Ende eines langen Tages – und "Wait" schließlich der Abschluss eines Kapitels, das reuevolle Weitergehen, das endgültige Verwerfen der Suche nach der Antwort auf die quälende "Was wäre, wenn ..."-Frage. Auch so etwas gehört ja zum eigenen Wachstum und Reifeprozess dazu, ebenso wie die Tatsache, dass man sich manchmal eben auch von geliebten Menschen verabschieden muss. Das Gute daran? Auf ein "Tschüss" kann so manches Mal auch wieder ein "Hallo" folgen. Irgendwann. 8/10


DansendeBeren.be (26.09.2020, by Philippe De Cleen)
Frisse popsongs met een melancholische twist
Daar is Sophia weer met een nieuw album! Voorganger As We Make Our Way (Unknown Harbours) gaf al aan dat de band een wat andere richting opzocht. En ergens is het zoals Proper-Sheppard op de plaat al aangeeft: ‘holding on / while everything stays the same’. Zoals af te leiden is uit de titel, draait het op Holding On / Letting Go grotendeels om de complexiteit van het dagelijkse leven, om de zoektocht naar antwoorden op vraagstukken die er daadwerkelijk toe doen. Met als aanstoker dan wel verzoenende kracht: de liefde. Want hoe je het ook draait of keert, Proper-Sheppard blijft in essentie een songschrijver met het hart op de tong. Meer zelfs: hij is het prototype van een rasartiest die zowel intiem uit de hoek kan komen (zie onder andere Fixed Water), als dat hij met zijn band al zijn duivels en demonen met ziedende, intense razernij en passionele energie aan flarden kan spelen.Holding On / Letting Go is misschien wel de meest allesomvattende en meest genuanceerde plaat die Sophia tot op heden maakte. Er staan prima rocksongs op die voor een fikse portie bevrijding en catharsis zorgen, maar evengoed zijn er ingetogen composities met een eerder zalvend effect op terug te vinden. Toch valt vooral ook op dat Sophia meer dan ooit met geluid experimenteert. Dat komt nadrukkelijk aan bod via de weerbarstige opener “Strange Attractor”, die net als afsluiter “Rock Arp (We Know)” zijn voordeel doet met sounddesign. Het doet wat vreemd aan om die krautrockerige synths te horen, maar als er dan halfweg een muurtje bijtende gitaarnoise wordt opgetrokken, dan glimlachen we in het besef dat net dit soort exercities de essentie vormen van Sophia. Het is zalven om vervolgens hard toe te slaan. Of omgekeerd, zoals je wil. Al snel stel je vast dat deze song net door zijn eigenzinnige aantrekkingskracht fraai openbloeit en zelfs een van de vele sterkhouders op de plaat is. Kenmerkend voor het experimentelere karakter van de plaat is ook het langzamerhand bedwelmende “Alive”, waarin het zoete streepje saxofoon van Terry Edwards voor een pittige meerwaarde zorgt. Gaandeweg vallen er vintage Sophia-liedjes op, zoals onder meer de in nostalgie gedrenkte ballad “Wait (I’m Sorry)”. Songs met een eerder bitterzoet rouwrandje. Songs die inzichtelijk maken hoe openhartig Proper-Sheppard is. Eveneens valt de soms best grote zucht naar behaagzaamheid op. Luister maar eens naar een catchy single als “Undone (Again)” waarin Proper-Sheppard zich buigt over ‘all the little lies’ ten aanzien van jezelf of in relaties met anderen. Of neem het opmerkelijk radiovriendelijke “Days” dat uitstekend bewijst hoe Sophia de luisteraar kan verleiden met frisse popsongs met een melancholische twist. De groep verruimt de bakens en laat wat meer (klank)kleuren en nuances toe. Dat maakt helaas ook dat sommige tracks op Holding On / Letting Go niet altijd even hard beklijven. Zoals het naar onze smaak net iets te statische countryballad “Avalon” of het kale en sombere “Gathering The Pieces”. Daar staat gelukkig tegenover dat de finale waarlijk groots te noemen is. In de staart zit dan ook al het opgespaarde venijn. “Road Song” gloeit en doet dansen in een brandend vagevuur: ‘Why are you always your worst enemy?’. Van daar af aan wordt het alleen nog maar beter. Het vaag naar zijproject May Queens hintende “We See You (Taking Aim)” is het meest openlijk politieke statement dat Proper-Sheppard ooit maakte. Rest nog afsluiter “Prog Rock Arp (I Know)”, een instrumentaal, in sepiakleuren gedrenkt akoestisch gitaarwalsje dat haast als een bonus aanvoelt. Het deels in Berlijn en Wales opgenomen Holding On / Letting Go is een degelijk en onderhoudend Sophia album. Zoals zovele andere bands en artiesten heeft de groep door Covid de release ervan moeten uitstellen. De band (met in de rangen op drummer Jeff Townsin na, een volledig tricoloor gezelschap bestaande uit bassist Sander Verstraeten, pianist Bert Vliegen en gitarist Jesse Maes) staat danig te trappelen om de nieuwe songs aan het publiek voor te stellen. Ze zijn er meer dan klaar voor. 3,5/5


Wiener Zeitung (27.09.2020, by Heimo Mürzl)
Das mittlerweile achte Album von Sophia, dem Bandprojekt des US-Singer-Songwriters Robin Proper-Sheppard, beeindruckt als Songkollektion des Übergangs und der Veränderung. Themen wie Verlust, Abschied, Trennung, Liebesleid und Zweifel prägen die Texte von "Holding On / Letting Go", die Songs gleichen bewegenden emotionalen Bestandsaufnahmen und nicht selten unbarmherzigen Analysen unerfüllter Hoffnungen und Sehnsüchte. Ein melodisches und melancholisches Mantra der Wehmut durchzieht die Songs, und doch gelingt es dem Troubadour mit der einschmeichelnden Stimme immer wieder auf verblüffende Weise, das im Ansatz Depressive mit Stil und Anmut aufzufangen. So gewinnt Robin Proper-Sheppard zusammen mit seiner Band selbst tristem Liebesleid und düsterer Schwermut oft Momente von großer Eleganz und Schönheit ab.
Der in San Diego geborene Musiker lebt derzeit in Berlin und hat eine neue Band um sich geschart, die seinem originären Mix aus Singer-Songwriter-Folk und Indierock zu einem volleren und satteren Sound verhilft. Die von ihm besungenen emotionalen Wechselbäder gibt es diesmal schnell und langsam und laut und leise. "Holding On / Letting Go" ist das erste in voller Bandbesetzung - Jeff Townsin (Schlagzeug), Sander Verstraete (Bass), Jesse Maes (Gitarre) und Bert Vliegen (Keyboard & Synthesizer) - eingespielte Album von Sophia seit 1996 ("Fixed Water"). Zusammen gelingt es der Band, Rock-Klänge, dichte elektronische Soundflächen und behutsam ins Klangbild eingebaute akustische Gitarren zu einem stimmigen Ganzen zu arrangieren. Neben den empfindsam-eindringlichen Balladen "Avalon" und "Gathering The Pieces" gefallen diesmal vor allem die bedrohlich-dunkel gefärbten, Post-Rock-beeinflussten Songs "Wait I’m Sorry" und "Strange Attractor" sowie das aus dem musikalischen Rahmen fallende "Alive" mit prägnanten Saxofon-Interventionen von Terry Edwards. Man kann das Album letztlich als zeitlose Songsammlung hören, die bei aller Wehmut den (naiven) Wunsch nach friedlichem Glück beschwört.


Het Nieuwsblad (05.10.2020, by Dennis Van Goethem)
Met hulp van de Belgen
Hoofd omlaag en schoenen staren, zo laat het oeuvre van Robin Proper-Sheppard zich vatten. Ook zijn achtste met Sophia ademt weinig jolijt, al staat de deur wel open voor een streep licht. En net zo strikt de Amerikaan
met ‘Holding on/letting go’ zijn mooiste worp. Met dank aan Belgen.
Hoewel Proper-Sheppard tegenwoordig huishoudt in Berlijn, kwam hij vier jaar geleden in Gent muzikanten shoppen. De buit: noisepunkers Sander Verstraete (bas) en Jesse Maes (gitaar) van Hypochristmutreefuzz en Bert Vliegen (toetsen) van Teen Creeps. Dienden ze in nasleep van de vorige plaat louter als begeleidingsband, dan nam Proper- Sheppard voor Holding on/letting go zijn Belgische enclave mee de studio in als volwaardige apostelen. Met nog meer schoon volk: saxofonist Terry Edwards, ook huurling bij Nick Cave, Tom Waits en PJ Harvey. Samen breien ze gitaartapijten en klankmuren die mijlenver staan van de sombere, ingetogen liedjes die Proper- Sheppard declameerde na het heengaan van zijn 90s-formatie The God Machine. Op Holding on/letting go – niet lukraak, die titel – lijkt de dood van zijn toenmalige bassist eindelijk verteerd en mag het ook uitgelaten. Of toch soms, bijna. Strange attractor bijt af met foute 80s-synths alvorens overstuur te gaan, afsluiter Prog rock arp (I know) jaagt postrockgitaren de buitenste lagen van onze atmosfeer in. Al verandert de aard van het beestje nooit volledig: songs als Wait (I’m sorry) en Gathering the pieces blijven zweren bij gitzwarte melancholie. Blij word je er niet van, gelukkig des te meer.